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INTERVIEW

avec LUCIE BEGUIN

Nous avons souhaité aller au contact des principaux acteurs en les interviewant. Nous avions prédéfinis une liste de questions similaires pour tous les acteurs. La Manif pour tous et le groupe ONLR étaient deux acteurs dont nous avions besoin pour compléter cette rubrique afin d'avoir un avis en faveur du projet de loi et un avis défavorable. Ces deux groupes ne nous ont malheureusement pas répondu. L'interview que vous allez lire est un entretien que nous avons passé avec Lucie BEGUIN qui est responsable de l'antenne Normandie de l'APGL

Quels arguments employez-vous face aux anti-PMA ? Pensez-vous qu’il pourrait y avoir un terrain d’entente entre ce que vous revendiquez et ce que revendique les antis ?

 

Dans le cadre de la révision de la loi de bioéthique, l'argument est celui de l'égalité d'accès à la PMA pour toutes les femmes. A l'heure actuelle, on peut considérer qu'il y a une discrimination, puisque les couples de femmes et les femmes seules ne peuvent pas accéder à ces techniques. Cette inégalité pousse les femmes qui en ont les moyens à aller à l'étranger, ce qui entraine des inégalités sociales (les femmes qui n'ont pas les moyens ont recours à des donneurs connus ou rencontrés sur internet, ce qui peut poser des problèmes quant à la filiation. Les "anti-PMA" sont divers, et certaines personnes opposées à la PMA pour toutes ont évolué dans leurs positions, comme René Friedman par exemple il y a déjà quelques temps.

 

Quel genre de financement recevez-vous ?

 

Une grande partie du financement de l'association vient des cotisations. Le reste vient de subventions de collectivités locales et territoriales, ainsi que de la DILCRAH et de l'UNAF.

 

Qu’envisagez-vous sur ce qu’il se passera dans les prochains mois avec le projet de loi sur la bioéthique ?

 

Nous pensons qu'après le retoquage au Sénat, le projet de de loi sera représenté dans sa 1re version, et devrait être adopté.

 

Que ciblent concrètement vos actions ? (Vous vous retrouvez plus dans la rue au sein de manifestations ou bien vous traitez plus majoritairement des textes juridiques ?)

 

Nos actions visent l'avancée des droits sur le plan politique, la promotion de la visibilité de nos familles et la prévention auprès des acteurs institutionnels (ex : la brochure à destination de l'Educ Nat à laquelle tu as contribué)(Jean-Elie. Elles visent également à permettre à nos adhérent.e.s d'accéder aux informations utiles pour leurs projets d'enfants, la parentalité, de se proposer des temps de rencontres conviviaux et de formation (ateliers), lors desquels parents et enfants peuvent se rencontrer, ce qui est essentiel au vu de nos parcours et situations familiales.

 

Durant ces dernières années, pensez-vous avoir fait avancer la cause ?

 

Oui ! les associations, dont la nôtre, ont été entendues à toutes les étapes législatives, dans le cadre du mariage pour tous, comme dans celui de la révision de la loi de bioéthique. En fait, ce sont les associations, en lien avec les experts favorables, qui influencent la sphère politique, pour aboutir à ces projets de lois portés par des majorités au pouvoir. Avec certaines limites..Dans le cadre de la loi qui est en discussion, l'APGL s'était opposée à la mise ne place d'une filiation spécifique pour les couples de femmes (nous souhaitions une filiation rattachée au droit commun, c'est-à-dire avec simple déclaration en mairie par la mère non biologique), et c'est pourtant l'option retenue par le gouvernement (déclaration du projet parental chez le notaire, qui sera inscrite à l'état-civil de l'enfant).

 

Votre association est membre de l’UNAF depuis peu, vous faîtes-vous entendre ?

 

Oui, et nous sommes membres de certaines UDAF également, au niveau départemental. Je ne peux pas te donner de détails, mais oui, en tant que membres on se fait entendre, la difficulté était d'y être admis. Je sais que cela permet notamment d'intégrer les conseils de famille, qui décident des adoptions des enfants pupilles de l'Etat. Ce regard permet de réduire les discriminations à l'égard des couples homoparentaux candidats à l'adoption. Et de fait, depuis quelques années, certains parviennent enfin à adopter.

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